Today the sky is low.
Today's tears are hotter than usual, and heavier too.
Bouteflika and Gaïd Salah, Head of the Armed Forces and Minister of Defense, deserve credit for their knowledge of the country and its people. The only problem is that their vision of Algeria is outdated, but unfortunately not yet forgotten.
Bouteflika's latest maneuver, or more precisely that of his brothers and what we should call "his clan", consists in stirring up two spectres in the country's collective unconscious: on the one hand, the external threat, and on the other, the people/army divide.
Algeria is a tragedy whose scenario can be summed up in this sentence: "Blood dries fast under the Mediterranean sun. The memory of death, the smell of death are always there, not far away. A land of ancient conquests, a place of modern-day predation, Algeria is desired then raped, sacralized then subjugated, adored then beaten. But it resists with rage, with malice, with tenderness, with love. She knows that the world without her is impossible.
So, gentlemen, we regret to inform you that your fear scenarios are no longer relevant. The enemies from outside are the predators and extractors of the country's wealth to whom you sold Algeria for nothing. They are already here. As for the threat of an invader, we leave you to the mediocrity of your imagination: you're even entitled to believe in an alien attack.
As for the supposed war between the Algerians and their army, here again, your legendary perfidy is well in place. No, the Algerian army will not rise up against the people. We all have the same mother. We are the children of the same sentence: "If I die, you must not mourn me; I will have died happy, I assure you." Hassiba Ben Bouali (in her last letter to her parents).
See you next Friday. There will be even more of us than there are today because, as usual,
we'll be joined by our dreams, of which there are many,
by our hopes, and they are infinite,
by our laughter, which is the breadth of the horizon.
Aujourd’hui le ciel est bas.
Aujourd’hui les larmes sont plus brûlantes que d’habitude, plus lourdes aussi.
Il faut reconnaître à Bouteflika et Gaïd Salah, chef des armées et ministre de la Défense, une connaissance certaine du pays et de ses habitants. Le seul souci est que leur vision de l’Algérie est dépassée, mais malheureusement, pas encore oubliée.
La dernière manœuvre de Bouteflika, ou plus précisément de ses frères et de ce qu’il convient d’appeler «son clan», consiste à agiter deux spectres de l’inconscient collectif du pays : d’une part, la menace extérieure, d’autre part, le clivage peuple/armée.
L’Algérie est une tragédie dont le scénario tient dans cette phrase : «Le sang sèche vite sous le soleil de la Méditerranée.» Le souvenir de la mort, l’odeur de la mort sont toujours là, pas loin. Terre des conquêtes anciennes, espace de prédation des temps modernes, l’Algérie est désirée puis violée, elle est sacralisée puis soumise, elle est adulée puis frappée. Mais elle résiste avec rage, avec malice, avec tendresse, avec amour. Elle le sait, le monde sans elle est impossible.
Alors Messieurs, nous sommes au regret de vous dire que vos scénarios de peur ne sont plus d’actualité. Les ennemis de l’extérieur sont les prédateurs et les extracteurs des richesses du pays à qui vous avez vendu l’Algérie pour rien. Ils sont déjà là. Quant à la menace d’un envahisseur, nous vous laissons à la médiocrité de votre imaginaire : vous êtes même en droit de croire à une attaque d’extraterrestres.
Pour ce qui est de la supposée guerre entre les Algériens et leur armée, là encore, votre perfidie légendaire est bien en place. Non, l’armée algérienne ne se soulèvera pas contre le peuple. Nous avons toutes et tous la même mère. Nous sommes les enfants de la même phrase : «Si je meurs, vous ne devez pas me pleurer, je serai morte heureuse, je vous le certifie.» Hassiba Ben Bouali (dans sa dernière lettre à ses parents).
Rendez-vous vendredi prochain. Nous serons encore plus nombreux que nous le sommes aujourd’hui car, comme d’habitude,
nous serons rejoints par nos rêves et ils sont nombreux,
par nos espoirs et ils sont infinis,
par nos rires et ils sont l’étendue de l’horizon.
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